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Cameroun – Traditions : Balengou a un nouveau chef

Le prince Elvis Nguemegni Hapi a été arrêté, parmi 117 enfants pour remplacer son père, dont les obsèques ont drainé du monde ce week-end dans le Ndé.



Elvis Nguemegni Hapi, 28 ans, jusque-là auxiliaire dans une banque de Douala, est le nouveau chef supérieur de Balengou, un groupement de 2ème degré qui revendique 15.000 ressortissants avec sa diaspora, dans l’Arrondissement de Bazou, département du Ndé. Selon la tradition, il a été arrêté et immédiatement conduit à la case d’initiation le samedi, 11 décembre 2021, sous l’œil vigilant des autorités administratives et d’une foule nombreuse de villageois, en apothéose des obsèques grandioses organisées pour son père. Décédé le 11 septembre 2021 à Paris de suite d’une maladie qu’il traînait depuis quelque temps, S. M. Marcelin Hapi Tchienkoua, 70 ans, a eu droit à des lamentations à la hauteur de son règne, long de plus d’un demi-siècle.



Au milieu de ses 117 descendants, le choix a été porté sur Elvis Nguemegni Hapi, qui selon ses frères, est arrivé au deuil de son père parmi les derniers. Sans surprise car les relations orageuses entre sa mère et le défunt chef étaient connues des habitués de la chefferie. Même s’il s’agissait d’une ruse pour qui connaît la tradition bamiléké. Pour protéger leurs successeurs, nombre de personnalités traditionnelles ont pris l’habitude de menacer leurs génitrices ou d’exiler les enfants, pour les soustraire de l’attention des jaloux. Dans cette cour royale aussi, de nombreux potentiels successeurs se sont disqualifiés par des comportements immoraux ou disgracieux, qui font dire aux villageois que « les princes sont maudits ». « Honnêtement, le défunt chef a vu juste. En dehors de l’actuel chef, de son aîné gardien de prison et de son adjoint au trône qui est enseignant de mathématiques à l’Est, lesquels sont réputés calmes et courtois, il n’y avait pas plus de deux autres enfants capables de commander avec bonheur le village », confie un introduit de la cour. D’où cette joie non feinte chez des populations qui rappellent que « la mère de l’actuel chef a été choisie par le chef lui-même. Pas ces femmes envoyées par des notables ».


Affairisme


N’empêche, le chef supérieur Batcha, S. M. Joseph Kouekam, en charge de l’exécution testamentaire du défunt, a dû batailler dur pour conjurer la tentation de changer ses prévisions. Les Balengou descendent de Baleng dans la Mifi. La légende rapporte en effet que « deux princes Baleng, évincés de la succession, migrèrent vers le sud avec une partie de la population. À Bandjoun, ils créèrent un royaume. Nyandjo qui a cédé le trône à son frère se sentant à l’étroit, descend à Bamena, puis à Tchila qui possède une riche faune et flore. Après des conquêtes militaires et annexions de territoires voisins, le roi l’adopte, se prend d’affection pour lui et le nomme Ta’, « chef des guerriers ». Il use de ruse et annexe Tchila, qui deviendra un quartier de Balengou ». Comme dans les villages voisins, les rapports avec les colons ont laissé des stigmates. Si à l’arrivée des Allemands, le chef se montre prudent et limite le contact avec l’homme blanc, il entre en conflit avec les Français. Fe’e Tchienkoua ira en prison à Dschang. Les maquisards brûlent son palais en 1959, lors de la guerre d’indépendance. C’est l’actuel chef, qui a succédé à 16 ans, qui le reconstruit. Balengou, célèbre pour ses mines de kaolin, a vu naître des fils comme Jean Vespa ou le Général de corps d’armée Nganso Sunji, qui sera porté en terre le week-end prochain.


Source : camerinfos.net

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